Regarde donc cette cruche tripoter son tricot.
Ne trompe qu’elle-même
En construisant ce tacot.
Reine soumise
Au retour de son homme,
Alors que l’autre s’envoie en l’air
Chez les Troyens,
Et il s’enfile un cyclope
Et il allume les sirènes...
On pourra toujours ne pas se leurrer,
Enfin, s’le dire, histoire d’se marrer,
Rares sont ceux qui respirent sans se mentir,
Rares sont ceux...
À ce que tu m’en dis, tu ne serais pas
Le dernier des manchots.
T’insistes tant que tu passes
Pour le roi des machos.
T’aimes bien t’la jouer,
Potards à fond les gamelles.
Mon gars, ya pas, tu tiens le crachoir
Et t’as du chien !
Mais la vraie vie, faudra repasser.
Ce n’est pas ton thème.
On pourra toujours ne pas se leurrer,
Enfin, s’le dire, histoire d’se marrer,
Rares sont ceux qui respirent sans se mentir,
Rares sont ceux...
Reyban, tribal tatoo,
Une demie-douzaine d’anneaux.
Faut bien ça pour faire chic
sans être parano !
Diction impeccable, pupille dilatée,
Rictus narquois.
Bah quoi ? C’est nous,
On tient la ligne !
Jusqu’aux charentaises,
Cerveau ruiné par l’addiction.
On pourra toujours ne pas se leurrer,
Enfin, s’le dire, histoire d’se marrer,
Rares sont ceux qui respirent sans se mentir,
Rares sont ceux...
Qui est-ce donc ? De quelles vies ?
De quelles troupes ?
Il chevauche son temps à l’envers,
Front par dessus croupe.
Rôde-t-il là pour dénicher
Quelques fantômes ?
Ce fantoche aux ordres
D’un pays qui n’existe pas ;
Pays qui pue l’ail et la mortadelle,
Sinistre maraude.
On pourra toujours ne pas se leurrer,
Enfin, s’le dire, histoire d’se marrer,
Rares sont ceux qui respirent sans se mentir,
Rares sont ceux…
Toi, moi, tous, on s’abuse
Du plus futile prétexte.
Mauvaise fois brandie, sans honte,
Au nom de tel contexte.
L’âme humaine jette son dard,
À fleur de détail.
Faut faire avec ici, ailleurs, hier, demain.
Mieux vaut le savoir
Et ne pas se prendre
Le réel comme une lame.
On pourra toujours ne pas se leurrer,
Enfin, s’le dire, histoire d’se marrer,
Rares sont ceux qui respirent sans se mentir,
Rares sont ceux...