tu t’illumines dans un tunnel de miroirs,
spectateur unique de courses fulgurantes et flatteuses
tu es une trajectoire de phosphore,
traçant mille feux de route compulsifs
au rythme de tes furies caloriques
tu t’abandonnes au stimuli du temps immédiat,
flashé, en pleine procession de tes moyens
soudain les jambes refusent la manœuvre
alors tu ralentis mais le décor, encore, défile
te voilà contraint d’admettre le simulacre
plus d’autre choix que de harponner l’espérance
attendant la capture
de modèles hypnotiques
pour fuir le doute, tu te hisses, tant bien que mal,
à bord de ce radeau,
subtil assemblage de certitudes, de sciences et de prédictions
mais tu n’es que l’acteur de la pire des robinsonnades,
le passager clandestin de ton propre corps :
des globes opalines roulent dans tes orbites
une panse de bakélite ronge ta colonne d’amiante
perché sur la corniche
d’un monde circulaire
perdu au milieu d’un espace miné par tant de pluies acides,
d’ouragans, d’avalanches, de tsunamis...
ton pouls vibre de cette temporalité ordinaire
que le silicium lentement escamote, jusqu’au néant