Et quand vient l’heure du verdict, l’adrénaline
scande la marche du temps au rythme des gosiers.
La nation rassemblée se fige comme l’albumine,
dans un état où l’on manque de s’extasier.
Le pays dévoile et lustre sa crinoline.
De ce rituel, chacun doit être l’ouvrier.
Tu t’emportes, elle s’échauffe, il tambourine
puis on commente la course de lévriers.
Moi aussi, parfois je scrute les camemberts,
spectateur ému de tel candidat amer,
acteur soulagé de victoires ponctuelles.
Je tombe sans illusion dans ce doux poison
d’une compétition futile mais essentielle,
du jeu de l’impuissance et de la raison.