CABOU

La tombe

(samedi 27 janvier 2024)

Une étoile, débarque à Paris,
gavée de douceurs ténébreuses
mais chavire dans un fait divers.
Dès le départ, il y a maldonne.

La mort, franche et sans fard,
chasse le pantomime.
Ne reste alors que
squelette, peau, chairs et viscères.

Pendant toute une décennie
la tombe propage alentour
les traces d’un partage indocile
ciselé de passions amoureuses.

La rue, ici aussi,
énonce les règles
de son savoir-vivre :
graffitis, tags, graphes et gravures.

Puis en ce lieu, tant chargé d’histoire,
qui ne manque ni de boursouflures,
ni de ronflant, ni de flonflons,
on a bâti un mausolée.

La plèbe continua
imperturbablement
d’honorer son héros avec
des offrandes punkes et profanes.

On dit que l’âme de cette tombe,
apprêtée avec tant de ferveur,
s’émancipa de la pesanteur
et disparut totalement.

Désormais, c’est place nette.
Il n’y a plus de chaos ;
juste des fleurs, ainsi que
des squelettes, peaux, chairs et viscères.


 
 

J’ai pris cette photo, de la tombe de Jim Morrison au Père-Lachaise, dans les années 80. En 2011, je l’ai numérisée afin de la partager sur Wikimedia. En 2023, cette image, ainsi que des photos d’autres auteurs, montrant le même sujet, ont été supprimées de Wikimedia, sous prétexte que la loi française n’autorise pas la liberté de panorama.