« gastronomie française », moi je veux bien…
mais faudrait pas se raconter des histoires
car si le pays ne manque pas de bonnes tables
qui font la fierté de la cuisine de terroir,
on ne s’attarde pas dans les arrières-salles
pour constater que les cuistots bossent au noir !
migrants et réfugiés, exilés, sans papier
assortiment de premier choix
pour métiers en tension, dûment estampillés
armée de réserve en main d’œuvre qualifiée ;
comment pourrait-on se passer d’un tel vivier ?
BTP, confection, entretien, restauration ...
dépendent tous de l’immigration
quand la richesse et le patrimoine de cette nation
s’organisent par la haine et la surexploitation
quand le business s’acclimate au réchauffement
pour construire le non-droit du peuplement
il ne s’agit pas d’un grand remplacement
mais juste de canaliser la concordance des temps
migrants et réfugiés, exilés, sans papier
postiers, livreurs, femmes de ménage,
couturières, gardiens & ouvriers
ni d’ici ni d’ailleurs, éternels expatriés
condamnés à errer dans un tunnel de précarités
assignés à résidence en zone bureaucratique
dans l’attente d’un passe-droit numérique
sommés de justifier d’une vie réglementaire
délivrant un récépissé de savoir-faire
contraints d’obéir aux injonctions préfectorales,
pour accéder au cadre requis d’admission légale
condamnés à voguer dans le clapotis vomitif
du racisme impersonnel et administratif
migrants et réfugiés, exilés, sans papier
administrés, fichés, contrôlés, bringuebalés,
entreposés puis embarqués
administrés, fichés, contrôlés, bringuebalés,
entreposés puis exploités