La gauche
Si la gauche se donne pour but la liberté politique,
si la gauche se donne pour but l’égalité économique,
si la gauche se donne pour but la fraternité populaire,
alors, j’en suis
et même, trois fois plutôt qu’une, c’est clair !
Mais j’aimerais qu’on me démontre, par les faits,
que la gauche, ne se résume pas, tout bien fait,
à catapulter, comme en 2012, à la tête de l’État
un quelconque blaireau-potentat.
La gauche gestionnaire, ce sera sans moi.
La gauche aux affaires, ce sera sans moi.
La gauche actionnaire, ce sera sans moi.
La gauche financière, ce sera sans moi.
Les institutions
Les flux capitalistes irriguent le monde
que les États contrôlent.
Il est irréaliste de penser
que les États puissent jouer d’autres rôles.
Il est utopique d’attendre
que les choses d’elles-mêmes s’améliorent.
Il est illusoire d’espérer
que le plomb se transforme en or.
La main invisible du marché
est guidée d’une poigne de fer
par des institutions
qui surveillent les moindres réfractaires.
En Grèce, en Espagne, et en Italie
les nouveaux partis politiques
n’ont pas été capables
de mieux gouverner que les vieilles cliques.
Les plus beaux rêves se désagrègent
au contact de l’ordre des privilèges.
Et nos lubies créent quelque État stratège
dans l’art de nous coffrer dans ses pièges.
Les responsabilités du désastre
La planète est soumise
aux règne du capital et du marché.
Toute ressource est marchandise ;
faut surtout pas se relâcher.
La course au profit
ne doit en aucun cas être empêchée
et le décompte du temps restant à ce monde
est enclenché.
La main invisible effeuille l’éphéméride
des êtres vivants disparaissant dans le vide.
Les responsables de cette ruine,
aveuglés par leur instinct de classe,
ne lâcheront jamais le pouvoir de bonne grâce.
L’ère de la prédation illimitée
nous entraîne dans le pire des calamités.
Pour sauver ce pauvre globe, qui part à vau-l’eau,
ne suffit pas de croquer bio et d’enfourcher son vélo.
Les nécessités
Face au péril imminent de ce modèle mortifère,
avons-nous d’autre choix que le choc révolutionnaire ?
Pour stopper net tous désastres supplémentaires,
assumons qu’il est urgent d’initier l’acte salutaire
de l’expropriation immédiate du capital totalitaire.
Assumons que la lutte soit longue, âpre et clivante.
Toute révolution est nécessairement violente
mais la Sociale n’est ni vendetta ni coup d’État.
Ce n’est pas aux personnes qu’il faut s’en prendre
mais au système qui les sert et les engendre.
Nous n’avons rien à demander ni à légaliser.
Il faut, dans les boîtes et dans les rues,
dès maintenant, s’organiser.
Par l’action, reprendre espoir dans le genre humain,
accepter ce défi pour d’autres lendemains.