CABOU

Si

(vendredi 10 juillet 2015)

Si, d’un coup, la chair de poule te trahit,
Si la frousse pousse en toi son scénario,
Alors, l’air du temps sera ta matrice,
ta matrice !

Sculpture d'une tête de lion rugissant.

Si tu es, par l’œil de l’autre, mis hors champ
Si tu plies, lettre minuscule, en gros plan,
Tant qu’on te voit, conforme au synopsis,
Alors, on t’enveloppera l’épiderme.

Si la pulpe de tes muscles t’irradie,
Si lucide, tu couvres le globe d’un chapiteau,
Alors crie au monde tes jours heureux
jours heureux !

Buste d'une sculpture d'un homme nu et musclé, se tenant la tête.

Si le feu, te caresse à cœur joie,
Si tes mots, en contrepoids, s’harmonisent,
Tant que, ton propre clown, tu continues d’être
Alors, rien n’atténuera ton tonus.

Si boyaux et viscères tombent en rideau,
Si la haine se met en scène, miasmatique,
Alors, vite tu déguerpis côté cours,
Côté cours !

Tête d'une gargouille humaine ouvrant grand la bouche et tirant la langue.

Si l’ennui te liquéfie puis te dissout,
Si tes phrases se froissent, s’achoppent et s’entrechoquent,
Tant que tu autorises la comédie
Alors, tu la prendras dans l’estomac.

Si tant de plaisir parcourt ton squelette,
Si toute la masse de la terre sonne en toi,
Alors, même planté au sol, tu danseras,
tu danseras !

Détail d'un luste avec des formes brillantes.

Si d’autres liesses te traversent la moelle,
Si tu percutes un texte en saillie,
Tant que ta voix tremble, malgré tout,
Alors, la vie résonne dans tes os.